Encore une très belle journée de parapente, avec des conditions exceptionnelles pour un mois de novembre !
Pourtant sur le chemin ce n’était pas gagné, avec une belle bâche de stratocumulus depuis nos domiciles respectifs jusqu’à notre arrivée à la Roquette. Déjà quelques ailes en l’air, et elles n’ont pas besoin de gratter la pente : ça paraît tout bon. Contrairement à mes deux comparses je ne trouve pas qu’il y ait tant de monde que ça : lors de mes venues précédentes sur ce site, je me serais cru à la coupe Icare !
Le déco étant bien alimenté, nous nous préparons rapidement. Surtout Hung qui nous fait un tout droit depuis la voiture jusque dans les airs ! Je décolle à 12h30, suivi de près par Lolo.
Au début je trouve que c’est un peu travers droit, mais le vent se réaxe rapidement pour offrir le rendement maximum. Ça tient très bien en dynamique, en attendant patiemment l’arrivée du soleil prévue entre 13h et 14h. Faute d’atterros de secours disponibles, je n’ose pas m’aventurer trop loin vers l’Est, contrairement à de nombreux pilotes qui iront explorer le relief presque jusqu’aux Andelys. J’ai toujours du mal à faire confiance à la stabilité des conditions, quand je n’ai pas de plan B…
Vers 13h15 les stratocumulus commencent à se déchirer, d’abord quelques trouées révélant les couleurs d’automne et l’albâtre des falaises de craie, puis de grandes « rues de ciel bleu » qui barrent la plaine qui fait face au coteau. L’activité thermique se met rapidement en place ; il ne faut pas chercher les thermiques très longtemps : ils sont partout ! De nombreux pilotes en profitent pour s’avancer loin dans la plaine, bien au-delà du lit de la Seine.
Cherchant à me mettre dans la dérive d’une zone ensoleillée, je trouve deux thermiques successifs qui me feront monter à 490 m. Oups. Heureusement, la base d’Évreux a relevé le plancher de la TMA à 2000 pieds. Si, si, je le savais. La trace m’indiquera une ascendance maxi à +1,7 m/s. Pas mal pour un 11 novembre en Normandie !
Le survol de la Seine illuminée tout en chatouillant la base des nuages offre des images rares qui me rappellent mes meilleurs moments de parapente.
Alors que je me dis que je mangerais bien un bout, j’observe l’atterro officiel… il est rempli de vaches ! Grosse erreur de ma part de ne découvrir cela qu’en l’air. Des pilotes se sont posés dans le champ mitoyen, bien plus grand mais avec seulement 3 vaches… mais sont-ce bien des vaches ? Je me prépare donc à tenter une repose au déco, ce que je n’ai fait qu’une fois… et en 2018 ! Après plusieurs tentatives et quasi 2h de vol, je finis par arriver à poser mi-pente. Pas très propre, mais ça passe.
Vient le moment Benny Hill de la journée : je tente de remettre le bord d’attaque vers le haut, mais je ne parviens qu’à mettre l’aile dans un kéké ! Heureusement il est au trois quarts mort, ce qui facilite la récupération du matériel. S’ensuivent une roulade du casque dans la pente (qui miraculeusement a terminé sa course après une dizaine de mètres)… puis de la sellette. Heureusement, pour cette dernière j’ai pu la rattraper puisque… j’étais parti chercher le casque !
Je retrouve Lolo au déco qui a posé il y a peu, puis Hung qui nous rejoint après un vol de 3 heures. Les stratocumulus ont laissé place à un grand ciel bleu. Nous échangeons quelques mots avec les locaux et Didier qui est également de la partie, avalons nos sandwiches et reprenons la route avec le sentiment d’avoir encore vécu une belle journée de parapente !
Un aperçu des traces sur XContest :