Cross au Mont de la Clique

La journée du 7 juin 2024 s’annonce bonne (dingue! je vais peut être voler 2 jours dans la même semaine, plus que depuis septembre dernier!)

C’est mon jour off, donc pas de contraintes niveau boulo, organisation familiale et recherche d’un moyen de transport, le site de vol n’est pas accessible facilement en transports en commun et je n’aurais pas ma voiture ce jour. Les crosseurs fous me proposent un navette au départ du sud de Paris à 6h du mat. Ils ont l’habite d’optimiser au maximum une journée de vol pour parcourir la plus grande distance possible. Rendez vous impossible pour moi, tans pis pour cette fois. Je profite d’un resto en terrasse avec mes amis de promo en continuant à organiser la journée du lendemain (Je sais ce n’est pas très poli mais ça va me sauver). Je me fais voler mon sac à dos avec mon portefeuille dedans, coup de bol je conserve mon téléphone vu que je l’avais posé comme il se doit à droite de mon assiette 😉. Décidément pas facile cette organisation. Pendant la soirée, l’ami Hung me propose une place dans sa voiture. Rdv tôt à Clichy à 1h en transports en communs. Banco!

L’amusement du jour sera de décoller à l’ouest d’Amiens depuis le site du Mont de la Clique, en Seine Maritime et voler jusqu’à Saint Quentin. Le parapente est toujours un bon moyen de revoir sa géographie! Niveau espaces aériens c’est plutôt facile : dégagé sur l’axe de vol, tout droit plein ouest. Et le retour pourra se faire en train depuis Saint Quentin.

Le mont de la Clique est une petite butte au milieu de la plaine ponctuée ici de champs et parcs d’éoliennes. Au décollage, l’aérologie est trop turbulente pour moi, je n’arrives pas à monter. Je pense après 20 min de vol que je ne sortirai pas du bocal. J’hésite même à poser pour me reposer, la soirée de la veille m’a un peu fatigué moi qui faisais encore des siestes obligatoires l’après midi il y a 3 ans. En m’accrochant je trouve un thermique plus sympa que les autre qui donne le départ du cross. Les copains qui ont plus de savoir faire sont déjà partis et je me retrouve avec 1 seul pilote qui me distance assez vite. Demain c’est samedi, pas de contrainte de retour. J’ai dit en partant à ma femme que c’était l’aventure… Donc je me concentre à fond sur le vol cette fois. Conditions pas faciles avec des thermiques hachés, des nuages pas aussi actifs qu’il en ont l’air. Je pense poser plusieurs fois avant Amiens, avec un point bas à 150 m / sol. Mais comme souvent, je sais survivre et faire des low save sortis de nul part. Le parapente donne des émotions assez uniques avec un baromètre de l’humeur calé sur l’altimètre. On passe de l’exaltation aux nuages à l’angoisse la plus totale sur une transition raté. Le passage d’Amiens et magnifique, avec une vue panoramique sur la ville et sa cathédrale. A partir de là, l’aérologie change et je l’exploite plus facilement. Les ascendances ne sont pas très puissances et la dérive très faible (<10 km/h), mais tout cela est organisé et un minimum prédictible. Je rebondis presque tranquillement sur les villages, carrières, cassures et monte jusqu’aux dernières barbules de la journée qui laissent ensuite la place à un ciel tout bleu sous une couche de nuages d’altitude qui arrivent. En voyant la distance à la balise que j’ai positionné sur Saint Quentin qui diminue progressivement, je crois de plus en plus que je vais dépasser les 100 km et rentrer directement en train. Je prends le temps de répondre au téléphone pour donner des nouvelles aux copains qui sont posés et qui commencent à s’inquiéter. Le vol est de plus en plus calme, je n’avance pas très vite mais sans efforts et je pense un moment à dépasser Saint Quentin pour profiter au maximum, mais je vois au loin encore des éoliennes et des forets. Il est peut être plus sage de poser avant la ville bien en sécurité, et assurer le dernier train pour Paris. C’est l’aventure mais je préfère rentrer à la maison plutôt que passer à la nuit ici. Je m’applique pour choisir un terrain en bordure de champ bien large et face au vent. Posé nickel. Je range vite et signale ma position. Vu d’en haut j’avais l’impression de choisir un atterrissage à proximité d’une petite route, c’est un en fait un chemin entre les champs. J’ai un peu de marche pour rejoindre une route départementale. Après 20 min, une voiture viens à ma hauteur. C’est l’agriculteur qui faisait une inspection de ses champs, super sympa il me prends en stop et m’amène à la gare de Saint Quentin. En chemin on discute du baptême de parapente qu’il a fait au ski et de la pousse de ses pommes de terre. Ensuite retour facile à la maison TER-RER-RER-marche. Une belle journée qu’il ne fallait pas manquer : 115 km en l’air et 6h30 de vol, ça fatigue un peu.

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